L'ostéopathie est en crise !


Actuellement, l’ostéopathie (humaine et animale) souffre. À la fois d’une mode qui est en train de saturer le marché - tout le monde veut devenir ostéopathe - et dans le même temps, d’une défiance de plus en plus extrême face à ses pratiquants, taxés de charlatans au motif qu’ils s’éloignent un temps soit peu des techniques purement et strictement mécaniques. Sur l’autel de la sacro-sainte preuve scientifique, on sacrifie l’essence même de notre métier : le ressenti, l’adaptation au vivant et la prise en charge globale de notre patient ( « mind, motion, matter » disait Tonton Still).

Les arguments sont toujours les mêmes : « pas de preuve scientifique = pas d’existence ». On en vient à renier des concepts - certes pas établis par les chercheurs qui cherchent ailleurs par manque de moyens ou d’intérêt - pourtant évidents et avec lesquels des résultats concrets et pertinents sont établis chaque jour. Je parle de concept crânien, du MRP (Mécanisme Respiratoire Primaire), des techniques viscérales, du principe de tenségrité appliqué à la biologie du corps, de l’incroyable technique de FTM (Force de Traction Médullaire) dont je me sers au quotidien. Il ne s’agit pas de croire ou ne pas croire en ces techniques et concepts. Mais simplement de faire preuve de curiosité et d’expérimenter. J’ai essayé beaucoup de choses, avec plus ou moins de succès. Parfois ça marche, parfois pas. Parfois c’est parce que je ne maîtrise pas suffisamment la technique, parfois c’est parce qu’elle n’est pas adaptée à mon patient, et parfois c’est juste parce que… j’en sais rien! Mais quand ça marche, mon outil est validé par mon expérience, pas parce que la science l’a dit. Mes outils complémentaires ne sont qu’une plus-value à mon travail d’ostéopathe, pas un substitut.
Et je ne m’aventure pas du côté de mes pratiques plus ésotériques, que j’assume pleinement, qui ne manqueront pas de faire encore plus débat.

Je prends le risque d’écrire ces lignes aujourd’hui parce que je ne peux plus supporter qu’on me colle une étiquette de charlatan, alors que les adeptes de la science avant tout vous vendent des promesses à prix d’or, avec un marketing bien rôdé, sans jamais vous montrer de réels résultats, pire encore en se déresponsabilisant totalement parce que s’il n’y a pas de résultat, ce n’est pas leur méthode « infaillible » qui sera remise en cause mais l’investissement de leur client à l’appliquer correctement.
Je prends ce risque également pour porter la voix de toutes celles et ceux qui n’osent pas, qui se résignent, pire qui doutent d’eux et n’écoutent plus leur petite voix intérieure, les petits picotements dans leurs mains, ce petit truc qu’ils n’arrivent pas à expliquer, mais qui est pourtant bien réel à leurs yeux. Certains d’entre eux se sont coupés des réseaux, ne s’expriment plus, ne partagent plus leurs joies et leur expérience, par peur d’être alpagués et lynchés sur la place publique par ces milices de l’extrême. Je refuse de me censurer pour une poignée d’individus à l’obscurantisme crasse et violent.

Ma pratique se base sur les principes fondamentaux de l’ostéopathie, sur ce que j’ai sous les mains à l’instant T, sur l’histoire de mon patient (et de mon client), et sur toutes les techniques que j’ai pu glaner ou développer au fil de mes bientôt quinze années d’expérience. Le corps est une mécanique bien rodée, mais légèrement plus complexe qu’une mobylette. Il ne s’agit pas juste de dégriper un coude et faire trois flexions tous les matins. Les interactions entre physique, émotionnel et environnement sont primordiales à prendre en compte. Et on ne traite pas une émotion enkystée dans un organe comme un coude en restriction. Ne pas considérer les émotions comme vecteur de problématique, c’est nier une grande partie de l’intégrité de notre patient.

Et ce n’est pas parce qu’on utilise des techniques « farfelues » (selon le prisme des scientifico-sceptiques), qu’on fait perdre nécessairement du temps à notre patient. Pas une semaine ne passe sans que je réfère à des vétérinaires ou autre professionnel, plus adapté et/ou plus compétent. Je n’ai aucun mal à me remettre en question, à me positionner dans la chaîne des priorités de prise en charge. Je ne prétends pas faire de miracle et avoir la réponse ultime et unique à tous les problèmes grâce a ma méthode exclusive et révolutionnaire. Non, je promets simplement de faire de mon mieux, de mettre à disposition mes connaissances et mes compétences, pour aider l’animal et son propriétaire à aller mieux. Et si je ne suis pas cette solution, alors je promets de passer la main avec humilité.

À toutes celles et ceux qui, comme moi, utilisent leurs mains, leurs tripes et leur intuition pour faire de leur mieux chaque jour, ne vous laissez pas gangrener le cerveau, ne les laissez pas instiller le doute dans vos mains. Soyez curieux, réfléchissez, testez, tentez, ça marchera ou ça ne marchera pas, et quoi qu’il arrive, ça ne sera pas une vérité absolue. Mais ça sera votre ostéopathie. L’expérience, la curiosité et les résultats sont la seule preuve à fournir. Votre cœur, la seule voix à écouter.