Mayotte, de l'importance d'avoir un vétérinaire qui cherche et se creuse la tête !
🐶 Mayotte est une femelle springer née en 2016. Fait important, c’est ma chienne et donc une « Huard ». À ce titre, comme tous mes autres chiens, elle fait des trucs pas communs…
➡️ Toscane est décédée à 6 ans et demi d’un combo lymphome atypique (aucun de ses ganglions n’a jamais gonflé) + leptospirose à des taux jamais vus.
➡️ Melbourne, atypique s’il en est, n’aurait tout simplement jamais du vivre aussi longtemps avec sa pathologie et les opérations qu’il a subies.
➡️ Laponie, née sans queue, qui va très prochainement se faire opérer parce qu’elle a un problème… où? Je vous le donne en mille? A la queue… enfin aux deux petites vertèbres qui lui servent d’appendice caudal…!
📃 Bref, vous l’avez compris, on ne fait pas dans la simplicité, et Mayotte est peut être la pire des Huard. Son cas est particulièrement intéressant pour comprendre l’importance d’être médicalement bien entouré et que les examens complémentaires sont, dans l’immense majorité des cas, indispensables à la pose d’un diagnostic par le vétérinaire.
🐷 J’ai adopté Mayotte à l’âge d’un an et demi. C’est une chienne très active qui ne ménage pas ses efforts. Depuis toujours, elle avait cette fâcheuse tendance à se rouler systématiquement dans les flaques d’eau ou de boue, et à aimer particulièrement les balades en bord de Loire ou d’étang.
😵💫 Fin 2021, les premiers symptômes incohérents apparaissent : après une petite échappée en forêt, elle revient très essoufflée, a des difficultés pour avancer, elle se couche, se lève, se recouche etc… plus le temps passe, plus elle montre des signes neurologiques : elle titube. Elle finit par trouver une flaque d’eau (nous sommes en plein mois de novembre, il fait froid), se plonge dedans puis ressort et marche totalement normalement.
🥵 Cet épisode se reproduira deux fois avant que je ne l’emmène en janvier 2022 chez son vétérinaire. Il envisage alors une hypoglycémie. Le matin de la consultation, j’avais pour consigne de la faire galoper trente minutes avant. La clinique étant proche de la Loire, nous avons été nous balader en bords de Loire, où elle s’est baigné, en plein mois de janvier. Le bilan confirme l’hypoglycémie, et également une hyperthermie importante (40 degrés), avec une chienne totalement alerte et dont l’état général est normal. Cependant, aucune explication à cette hypoglycémie.
😵 Trois jours plus tard, Mayotte déclenche une piroplasmose. On mettra alors l’hyperthermie/fièvre sur ce compte.
😶🌫️ Le temps passe, les « crises » se multiplient et s’aggravent dès qu’elle ne trouve pas de quoi se mouiller. Quel que soit la météo ou le temps de balade, le facteur commun aux crises c’est l’impossibilité de se tremper et faire redescendre la température. Ce phénomène étrange ne sera jamais expliqué par les différents vétérinaires vus pour son cas (avant que le diagnostic soit posé).
📈 Nous poursuivons les recherches avec des dosages de fructosamines (glycémie lissée sur trois semaines) puis en posant un capteur de glycémie pendant 15 jours, montrant effectivement une hypoglycémie chronique.
💊 Une vétérinaire suspecte alors un problème thyroïdien. Un traitement diagnostic est mis en place pendant un mois. Le contrôle ne s’avère pas concluant.
🩺 Une suspicion d’insulinome est alors avancée, le scanner effectué en septembre 2022 ne montrera rien.
👉 Conclusion : c’est une hypoglycémie chronique idiopathique du chien de chasse. « Idiopathique » voulant dire qu’on ne sait pas d’où ça vient et qu’il n’y a pas grand chose à faire…
🍯 Aussi, je me balade constamment avec un pot de miel pour gérer ses crises, et je privilégie les endroits où je suis sûre qu’elle trouvera de l’eau. Les crises se calment.
🩼 Le lendemain du scanner, Mayotte se rompt les ligaments croisés du postérieur gauche. Elle est opérée dans la foulée et récupère très bien. En février 2023 cependant, un mauvais mouvement fait bouger la plaque, nous devons l’enlever.
🩼🩼 En août 2023, elle se rompt alors les ligaments croisés du postérieur droit. Cette fois, elle ne supportera pas la plaque dès le début. Entre août et décembre, elle boite, malgré toutes les précautions prises. On retire la plaque en décembre 2023.
🤕 À partir de là, les choses vont aller de mal en pis. À chaque fois que j’essaye de remettre Mayotte en liberté, elle se blesse, ou développe des boiteries de plus en plus importantes, et surtout incohérentes. Pendant des mois, elle va rester en longe, sans aucune amélioration. Disons qu’en longe, pas de boiterie, mais dès que l’effort est légèrement plus intense, nous avons des boiteries postérieures puis antérieures, à droite comme à gauche… Les traitements anti-inflammatoires et anti-douleurs ne donneront rien, les séances d’ostéopathie et de shiatsu non plus.
🥴 Un bilan radiographique est effectué : elle a de l’arthrose dans les genoux (principalement au niveau des rotules, ce qui n’est pas courant… ça alors?!), un gros bec de perroquet entre L2 et L3, mais ça n’explique pas sa non-réponse au traitement habituel.
Le vétérinaire part alors sur une hypothèse de polyarthrite à médiation immune.
🫠 Mayotte est mise sous cortisone à haute dose et son état se dégrade, elle perd de l’état musculaire, son moral décline, elle n’est bientôt plus que l’ombre d’elle-même. Le vétérinaire baisse plus rapidement que prévu le dosage. Au bout de quelques semaines, j’ai l’autorisation de la relâcher en balade. Les incohérences continuent : certaines fois, après 30 minutes de longe et 10 minutes de liberté, elle boite très fort, d’autres fois, après 1h de liberté totale, tout va bien. Parfois elle boîte derrière à droite, parfois devant à gauche… A n’y rien comprendre.
🫥 Lorsque les doses de cortisones ont été baissées, les symptômes ont semblé s’améliorer. Nous sommes alors passés sur un traitement immuno-modulateur, tout en supprimant la cortisone. Les boiteries sont réapparues de plus belle.
💡 Le 27 juillet, à 23h, alors qu’il était en vacances, j’ai reçu un texto de mon veto, il venait de penser à une nouvelle piste : une forme rare et atypique de la maladie d’Addison. C’est un dysfonctionnement des glandes surrénales qui ne produisent pas assez de cortisol.
🤩 Le 22 août, un dosage de cortisol est effectué et confirme son hypothèse. Les boiteries étaient en réalité des crampes. Une sacrée découverte puisque Mayotte ne présente aucun symptôme de cette maladie…
Nous avons donc remis en place une corticothérapie afin de trouver la dose minimale efficace. Aujourd’hui, Mayotte a 3,5mg de cortisone par jour, et a retrouvé toute son énergie et sa folie. Plus aucune boiterie ni blessure n’a été à signaler. Et, bien qu’elle aime toujours se baigner, elle ne cherche plus absolument à se plonger dans les flaques d’eau!
♥️ Sans notre Maxivet national, nous n’aurions jamais trouvé de quoi elle souffrait… merci aux rivières de Lozère qui lui ont soufflé la réponse! Et surtout merci pour l’investissement sans faille. Il aura fallu deux ans et beaucoup, beaucoup, beaucoup d’examens et de réflexions pour poser un diagnostic et comprendre cette chienne particulièrement frappadingue…!